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Libération
EDITORIAL

Courage

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Le monde arabe en ébullitiondossier
publié le 23 août 2011 à 0h00

D’abord se réjouir. Que les Libyens aient pu se libérer, certes avec l’aide de l’Otan, mais à l’origine avec leur seul courage. Qu’une dictature de plus s’effondre dans le monde arabe : les régimes qui, jusque-là, en ont réchappé peuvent continuer à sérieusement s’inquiéter et à compter les jours. Se réjouir qu’un tyran grotesque et manifestement dérangé, ayant jusqu’au bout cherché à se maintenir au pouvoir, quitte à massacrer son peuple, peut-être à fomenter de nouveaux attentats, soit enfin déposé. Que sa famille d’aspirants despotes, impatients de prendre la succession, ait été neutralisée. Que le Conseil national de transition, désormais reconnu comme pleinement légitime par de nombreuses capitales à travers le monde, ait su mener la bataille finale de Tripoli avec minutie et sens stratégique, retenue aussi, en appelant ses forces à ne pas céder au désir de vengeance. Se réjouir enfin que la France, en pointe depuis le début des opérations militaires, ait effacé la honte que fut la visite en grande pompe de Kadhafi sur le territoire de la République, aux temps pas si anciens de la realpolitik, quand les autocrates de tous poils avaient tant d’amis à Paris. Qu’importent les arrière-pensées électoralistes, la France fut la première aux côtés de ce peuple qui souhaitait s’affranchir. Mais ce qui s’annonce désormais sera sans doute encore plus titanesque : restaurer la sécurité après la guerre civile, quand tant d’armes sont encore en circulation, quand les anciennes force