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Libération

«Les Cassandre de l’enlisement ont manqué de sang-froid»

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Le monde arabe en ébullitiondossier
Thérèse Delpech. a soutenu l’opération militaire
par Thérèse DELPECH
publié le 23 août 2011 à 0h00

L’agrégée de philosophie Thérèse Delpech, 63 ans, directrice des affaires stratégiques au Commissariat à l’énergie atomique, est spécialiste des relations internationales. Entre 1995 et 1997, elle a été conseillère technique d’Alain Juppé pour les questions politico-militaires. 

En Libye, si les nouvelles dont on dispose se confirment, c’est le scénario le plus optimiste qui est en train de se dérouler : une prise de Tripoli par les rebelles sans déploiement de troupes étrangères au sol, une chute du régime à un moment où il n’a plus rien à négocier et une nouvelle autorité politique (le CNT) qui va exercer ce pour quoi il a été créé : une transition démocratique. La présence des insurgés sur la place Verte est un symbole puissant pour ceux qui continuent à se battre pour reconquérir leurs droits. C’est aussi une leçon sur la possibilité d’atteindre des objectifs ambitieux avec des moyens militaires réduits. Il aura fallu un peu plus de cinq mois pour parvenir au résultat souhaité, ce qui est bien peu - et qui montre à quel point les Cassandre de l’enlisement ont manqué de sang-froid.

A ceux qui pensent encore qu’il aurait fallu aller plus vite, on peut présenter les arguments suivants :

1) La partie militaire de l’opération ne pouvait garantir à elle seule la victoire. Et s’engager dans une voie où le droit l’emporte sur la vengeance requérait du temps, notamment pour que le CNT accepte les conditions démocratiques demandées en échange du soutien dont il a bén