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Libye: «Ce ne sont pas des rebelles, ce sont des révolutionnaires !»

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Asra, Ajaj, Nouri et Amal sont des Libyens en exil en France. Ils racontent leur joie à l'annonce de la chute de Tripoli, mais aussi leurs craintes.
par Margherita Nasi
publié le 23 août 2011 à 12h32
(mis à jour le 23 août 2011 à 14h30)

«C'est merveilleux. C'est un sentiment incroyable», raconte Asra, 21 ans, qui a toujours vécu à Paris. La jeune Libyenne a du mal à mettre des mots sur ses sentiments. Joie, surprise, soulagement, sont des termes qui reviennent souvent dans sa bouche.

Collée «vingt-quatre heures sur vingt-quatre» devant la chaîne Al-Jezira, et en contact avec ses cousins qui combattent dans les milices révolutionnaires, Asra n'a pas tardé à apprendre que les rebelles entraient dans Tripoli. Une nouvelle qu'elle a fêté toute la nuit sur les Champs-Elysées, avec les autres Libyens de Paris. Car pour la jeune fille, c'est sa vie qui va changer désormais: elle compte aller s'installer dans son pays d'origine, «pour reconstruire la nouvelle Libye de là-bas».

Ajaj, lui, a déja pris ses billets. A la fin de la semaine, il sera à Tripoli. Ce Libyen de 52 ans, en France depuis trente ans, a quitté son pays «pour être un homme libre». Aujourd'hui, il regrette de ne pas y être, de ne pas pouvoir fêter avec ses compatriotes ce moment historique. Lui aussi a appris la nouvelle grâce à un contact auprès des insurgés: ses sœurs, qui travaillent avec les rebelles.

D'ailleurs, il y en a qui s'offusquent de ce terme, «rebelles». «Ce ne sont pas des rebelles, ce sont des révolutionnaires!», précise Amal, originaire de Benghazi, qui ne ménage pourtant pas les termes relatifs à Kadhafi, taxé de «