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Libération

Carlos Pérez, deux mandats et un enterrement

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publié le 24 août 2011 à 0h00

Les pieds devant, l'ex-président vénézuélien Carlos Andrés Pérez, exilé aux Etats-Unis depuis fin 1998, pourra enfin rentrer au pays. Huit mois après sa mort à Miami, au terme d'une bataille judiciaire acharnée, «CAP» comme le surnomment ses compatriotes, devrait être enterré dans les semaines à venir dans un cimetière de Caracas. L'épisode final d'un feuilleton à rebondissements digne de la vie peu banale de cet ancien chef d'Etat qualifié par la presse nationale de «président à la fois le plus aimé et le plus détesté de tous les temps».

Lors de son premier mandat (1974-1979), en plein «boom» pétrolier vénézuélien, Pérez est le président de la nationalisation de l’or noir. Devenu vice-président de l’Internationale socialiste entre ses deux mandats, il connaît un très difficile retour au pouvoir en 1989, alors que les émeutes du Caracazo, en réaction à un plan d’économies drastique du FMI, font des centaines de morts… Victime d’un coup d’Etat raté en 1992, perpétré par un jeune lieutenant-colonel, un certain Hugo Chávez, CAP est le premier président sud-américain suspendu de ses fonctions en 1993 pour corruption.

Il se rappelle au bon souvenir des Vénézuéliens à Noël en mourant d’un arrêt cardiaque à 88 ans. Commence alors une guerre familiale menée par deux femmes : son épouse officielle, qui souhaite rapatrier le corps, et son ex-secrétaire et compagne des trente dernières années, qui assure que CAP avait répété à plusieurs reprises qu’il ne retournerait au Venezuel