Tripoli tombé et Muammar Kadhafi en fuite, c'est à présent au Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion, d'assumer la vacance du pouvoir pendant huit mois avant l'organisation d'élections législatives et présidentielle. Les premières déclarations annoncent une rupture radicale avec la dictature aussi opaque que folle du dirigeant libyen. «Nous voulons un gouvernement démocratique et une Constitution juste. Surtout, nous ne voulons plus être isolés du monde comme nous l'avons été jusqu'à maintenant», a déclaré hier Moustafa Abdeljelil, le président du CNT.
La partie ne s’annonce pas pour autant aisée pour cet organe d’une trentaine de membres, à la composition des plus disparates et qui risque d’être confronté à l’ouverture d’une véritable boîte de Pandore : rivalités intertribales pour le contrôle des ressources pétrolières et des échanges commerciaux, conflits entre chefs, représentants des villes libérées, opposants de longue date et anciens caciques du régime qui ont rallié la rébellion, combattants islamistes et batailles prévisibles entre les personnalités de la société civile qui ont donné au CNT son premier noyau - il a été créé le 27 février, dans les jours qui ont suivi le début de la rébellion.
Au total, si cet ensemble hétérogène donne bien une image de la diversité libyenne, il ne saurait en aucun cas représenter une esquisse de gouvernement démocratique. Une quinzaine de membres, ceux de l’ouest, qui ne pouvaient se permettr