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Libération
TRIBUNE

L’ONU doit prendre le relais en Libye

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publié le 26 août 2011 à 0h00

La chute, enfin, du colonel Kadhafi est une magnifique nouvelle et un puissant encouragement pour le développement du mouvement démocratique dans le monde arabe. Maintenant, le plus difficile commence pour les Libyens. Pour la première fois de leur histoire, comme les Tunisiens et les Egyptiens, ils doivent apprendre la démocratie et la république.

Ce sera difficile, très difficile. Car le pays n’est pas seulement détruit économiquement, il l’est aussi mentalement. Les forces conservatrices sont dominantes, le tribalisme est la loi commune, la culture de la violence profondément enracinée, l’absence de tradition de dialogue généralisée et surtout institutionnalisée par quarante ans de folies mégalomaniaques imposées par le dictateur.

Le récent assassinat du chef d’état-major des insurgés ne doit être pris à la légère : il peut annoncer des règlements de comptes futurs. Le pays court un risque réel de désagrégation, les forces extrémistes religieuses peuvent, contrairement à la Tunisie ou l’Egypte, déborder le cadre démocratique qui va, espérons-le, s’instaurer. Car en Libye, les islamistes ont effectivement joué un rôle militaire dans la lutte contre le régime. En plus, il est probable qu’un cycle de vengeances va s’ouvrir, qu’il sera difficile de contenir. Le pays peut s’enfoncer dans le chaos, ce qui profitera, comme toujours, aux plus radicaux.

Cette néfaste évolution serait dramatique pour la révolution démocratique dans tout le monde arabe, et pas seulement en Libye. Ce se