Le ministère de la Sécurite intérieure, qui jouxte l'ancien palais royal, était au cœur de tous les secrets du régime. En marbre noir et blanc, il ressemble à un petit Trocadéro avec de petits aiglons incrustés dans la pierre. Sous le parking ombragé pour berlines, une brouette, un râteau édenté et une poubelle qui déborde avec, collé dessus au ruban adhésif, le portrait de Saïf al-Islam, haranguant les foules. Sur place, un représentant du Conseil national de transition (CNT), le docteur Mabrouck, 48 ans, explique qu'il prépare «la transition» en tentant de faire place nette à la nouvelle administration qui viendra de Benghazi : «Tout sera prêt la semaine prochaine pour accueillir les premiers services administratifs de la représentation tripolitaine du CNT. Cela sera comme une sorte de conseil municipal…» Il est «assisté» dans son travail par quatre révolutionnaires - ils tiennent à ce titre -, qui l'aident sans bouger, les pieds à l'équerre, dans son insurmontable tâche. Il y a là Jawal al-Hariri, un proche collaborateur du numéro 2 du CNT, 35 ans, qui se démène comme un beau diable pour accélérer la mise en place mais sans faire mystère de la complexité de sa mission : «Ça va être très compliqué, soupire-t-il, puisque déjà quatre groupes se disputent le pouvoir sur la gestion de Tripoli», dit-il.
Pour le moment, il n’est pas question de brigades de ménages ni de déménageurs. Les alarmes sonnent sans discontinuer depuis dimanche, au mome