Les autorités chinoises envisagent de modifier le code pénal afin de permettre la détention d'un suspect dans un lieu secret pendant six mois sans en informer sa famille. Une telle loi, estiment les défenseurs des droits de l'homme, reviendrait à légaliser les «disparitions» d'opposants. Qui, déjà, sont loin d'être exceptionnelles.
Depuis le début de l’année, plus d’une centaine de blogueurs, écrivains, artistes, avocats et opposants ont été placés au secret pendant des périodes plus ou moins longues. L’artiste Ai Weiwei a été récemment détenu dans un lieu inconnu pendant deux mois et demi sans que sa famille ait été informée, et sans chef d’accusation. L’avocat des droits de l’homme Gao Zhisheng a pour sa part été embarqué par la police en février 2009 dans un endroit secret, où il a subi des tortures, selon un témoignage qu’il a fait parvenir à la presse.
Les amendements proposés légaliseraient jusqu'à un certain point ce genre de pratiques. Ce nouveau texte pourrait être soumis au vote de l'Assemblée nationale populaire dès mars. Selon le Quotidien des lois, il permettrait à la police de détenir dans des «résidences désignées», pendant des périodes allant jusqu'à six mois, les suspects dans les affaires de «terrorisme, corruption» et «d'atteinte à la sûreté de l'Etat». La famille des suspects n'aurait pas à être informée «si cela gêne l'enquête en cours»… A l'heure actuelle, il est en théorie interdit à la police de déte