Menu
Libération

Quand la Pologne fait tomber un dissident biélorusse

Article réservé aux abonnés
publié le 31 août 2011 à 0h00

Des fonctionnaires polonais ont transmis à Minsk des informations sur le compte bancaire d'un opposant biélorusse, permettant ainsi au régime autoritaire d'Alexandre Loukachenko de l'appréhender au début du mois d'août. Bêtise ou sabotage ? s'interroge depuis lors la presse de Varsovie. Pour les journalistes du quotidien prolibéral Gazeta Wyborcza, il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une bourde, cette dernière étant à leurs yeux «parfois pire que le crime».

En juin, le parquet de Pologne a fourni à Minsk des données sur des comptes privés appartenant à Ales Beliatski, le chef de Viasna, centre biélorusse de défense des droits de l'homme. Ces informations seraient à la base de son interpellation le 4 août. L'argent présent sur les comptes - 550 000 zlotys (132 000 euros) - devait servir à payer cautions et amendes pour obtenir la libération d'opposants interpellés. La situation est d'autant plus embarrassante pour la Pologne que celle-ci assure la présidence tournante de l'UE depuis le 1er juillet. Varsovie entendait se faire le porte-voix de l'opposition biélorusse. L'incident tombe d'autant plus mal que la Pologne anime en septembre un sommet du Partenariat oriental de l'Europe, une initiative qu'elle a lancé à l'adresse de six pays de l'ex-URSS, dont la Biélorussie. Si le chef de la diplomatie polonaise, Radoslaw Sikorski, a regretté cette «grave erreur», certains politiques sont allés encore plus loin. Comme le député Robert Tyszkiew