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grand angle

Etats-Unis. L’école est finie

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Un nombre croissant de parents américains optent pour l’instruction à la maison. Un mouvement, qui surfe sur la dégradation du service public et touche toutes les classes sociales.
publié le 1er septembre 2011 à 0h00

Dans la famille Keen, l'école se fait tous les matins sur la table de la cuisine, au musée, à la bibliothèque ou même dans la rue avec un iPod pour écouter des exposés tout en prenant l'air. Michael et Eric Keen ont 14 et 16 ans, mais ne vont pas à l'école, ils n'y sont pratiquement jamais allés. L'un a achevé son «first grade», l'équivalent américain du cours préparatoire (CP), l'autre même pas. Comme un nombre croissant de jeunes Américains, ils étudient à la maison : leurs parents ont décidé de se charger de leur instruction. «Tous les matins, avec ma mère, on établit un programme de la journée, explique Michael, le cadet, et on essaie de s'y tenir. Généralement, on commence vers 9 heures et à l'heure de déjeuner, on a fini le gros des leçons. Un des grands avantages de l'école à la maison, c'est qu'on n'a pas besoin de se lever trop tôt le matin !»

Carrière sacrifiée

Christine Keen, la maman et professeure principale de ces deux garçons, assure qu'elle n'avait rien a priori contre l'école : «Ma mère était enseignante, et nous avions même acheté notre maison à Bethesda [une banlieue cossue de Washington, ndlr] dans l'idée que les écoles publiques y sont de bon niveau.» Après quelques semaines de CP, Christine Keen estime pourtant que l'école n'est vraiment pas adaptée aux besoins de son aîné : «Pendant six heures par jour, il devait apprendre à lire ou à compter alors qu'il lisait déjà depuis l'âge de 4 ans.