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Libération
Reportage

Les Libyens refusent de rendre leurs armes

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Volées ou achetées au marché noir, les kalachnikovs prolifèrent dans toutes les villes libyennes.
publié le 1er septembre 2011 à 0h00

Les accessoires du soulèvement disparaissent un peu chaque jour dans Tripoli. Des check-points sont démontés, les carcasses des voitures carbonisées par les combats dans le centre-ville sont enlevées et l’eau courante revient progressivement. Restent des tourelles de chars T-72 soufflées à Bab Al-Azizia, les slogans et caricatures anti-Kadhafi et des impacts de gros calibres sur les façades, les lignes électriques qui courent sur le macadam brûlant et les tirs festifs des jeunes rebelles jusqu’à 4 heures du matin.

«Il faudra bien prendre à bras-le-corps le problème des armes, car il n'y a pas de véritable identification. A qui appartiennent-elles ? Qui les possède réellement ? Et les armes volées ?» s'interroge gravement le docteur Abdallah Jtema, professeur de comptabilité à l'université de Zaouia et membre du Conseil national de transition (CNT) en marge de la conférence de presse donnée par le même CNT, mardi à Tripoli. Le docteur Jtema ne se voulait pas trop alarmiste : «Quand le conflit sera définitivement terminé les rebelles rendront leurs armes.» En fait le professeur reconnaît que cette question le travaille «depuis un moment, car sera un défi dans les mois qui viennent. Le problème, c'est le nombre considérable de fusils et de munitions en dehors de Tripoli : à Misrata, à Zintan, Benghazi, etc.» Avance-t-il un nombre ? «Impossible,et c'est sans compter les armes qui sont passées de mains en mains dans les arsenaux de Tripoli c