Triste ironie de l'histoire. Sollicitée jeudi par Paris pour venir en aide à la Libye, Sofia a décidé d'y envoyer des médicaments... et du personnel médical, explique Le Courrier international ce vendredi. Une initiative qui ne manque pas de faire écho au «feuilleton des infirmières bulgares».
Accusés d'avoir inoculé le virus du sida à 438 enfants en 1998, cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien avaient été condamnés à mort en Libye, condamnation aussitôt mise en cause par des experts internationaux. Leur peine avait finalement été commuée en prison à vie sous la pression internationale, et les infirmières avaient été libérées en 2007, au terme de coûteuses négociations entre la France, l'Union européennes et Kadhafi.
Malgré son offre, le Premier ministre bulgare Boïko Borissov a tenu à montrer que la page n'est pas tout à fait tournée pour son pays. Il a en effet demandé au Conseil national de transition libyen (CNT) de rembourser la dette de 56,6 millions de dollars annulée par Sofia en 2007 pour obtenir la libération de ses compatriotes. «L'Etat bulgare insistera pour que cette dette de dizaines de millions nous soit remboursée car la Bulgarie ne doit d'aucune façon perdre cet argent», a-t-il fait savoir.