Les élections locales de députés du peuple sont en général réglées comme du papier à musique. Les candidats sont sélectionnés par des comités électoraux inféodés au Parti et le vote, bien qu’il se déroule à bulletin secret, n’est qu’une formalité. Mais le règlement électoral permet aussi, en théorie, à des candidats extérieurs de se présenter s’ils ont plus de 18 ans. Une lettre de recommandation signée par dix électeurs suffit à valider ce genre de candidature indépendante. Ces scrutins, qui ont lieu tous les cinq ans, s’échelonnent sur 2011 à travers toute la Chine.
Depuis avril, une centaine d'audacieux animés d'un enthousiasme surprenant ont sauté sur l'occasion, et lancé leur propre campagne : distribution de prospectus, discussions sur des sites de microblogging (des Twitter locaux), discours publics, appels téléphoniques ciblés, débats électoraux. Du jamais-vu en Chine. «Rien de tout ça n'est spécifiquement interdit par la loi», souligne Xu Chunliu, 31 ans, un journaliste pour l'entreprise en ligne Sohu, qui se présente dans un quartier de Pékin - où des élections sont prévues en octobre. Son équipe de campagne lève même des fonds, en vendant ses tee-shirts «Voting» (en anglais) 100 yuans (11 euros) pièce sur Internet. A demi provocateur, le prospectus qu'il distribue représente un poing défonçant une faucille avec cet appel : «Un homme, une voix, pour changer la Chine !»
Conflits sociaux.«Actuellement les questions de société sont