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Portrait

Chili : Giorgio Jackson, rebelle modèle

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Les jeunes, qui manifestent pour une éducation gratuite, se sont trouvé un leader inattendu en la personne d’un étudiant issu de l’université catholique, symbole conservateur de Santiago.
publié le 3 septembre 2011 à 0h00

«Celui qui ne saute pas, c'est Piñera !» scande en s'esclaffant la foule bondissante des manifestants. Sur le même rythme, sautillent de-ci de-là des macarons à l'effigie d'un jeune homme, qui se vendent à même le trottoir dans les rues des villes chiliennes. C'est la photographie d'un garçon sérieux aux traits fins, au regard déterminé, aux cheveux châtain clair qui rebiquent dans le cou.

«Tiens, je ne l'avais pas vu celui-là», sourit tranquillement l'intéressé. Il y a encore deux mois, Giorgio Jackson n'était qu'un représentant parmi d'autres de la principale organisation étudiante du pays, la Confech. Aujourd'hui, il est le symbole de ce qui est devenu un mouvement social pour l'éducation, aux côtés de Camila Vallejo, jusque-là seule et unique égérie des médias, membre elle aussi de la Confech. «Je pense que c'est grâce à ma capacité à débroussailler les problèmes et à les expliquer simplement, de manière didactique», explique sans esbroufe l'élève ingénieur de 24 ans pour expliquer sa rapide ascension dans le mouvement de contestation étudiant et lycéen qui paralyse le pays depuis plus de trois mois.

Cette mobilisation inhabituelle, dans un Chili discipliné et policé, revendique la gratuité de l’éducation dans un pays où les écoles et universités privées favorisées par la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) se taillent la part du lion pour former l’élite.

piscine. Pour Giorgio, qui se définit de centre gauche, sans pour autan