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Pic de tension entre Israël et la Turquie

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Diplomatie . Après la parution d’un rapport de l’ONU sur l’attaque par Tel-Aviv d’une flottille humanitaire en 2010, Ankara se fâche.
par Pierre Belmont, (avec agences)
publié le 3 septembre 2011 à 0h00

Naguère alliés stratégiques, Israël et la Turquie en sont quasiment au point de rupture. L’ampleur de ce contentieux, à un moment où Tel-Aviv est plus isolé que jamais au sein du monde arabo-musulman, vient d’être mise en évidence à l’occasion de la publication d’un rapport de l’ONU sur l’attaque d’une flottille «internationale» par l’Etat hébreu en mai 2010.

Dans ce rapport, les enquêteurs ont conclu qu'Israël avait fait un usage «excessif et déraisonnable» de la force lors de ce raid, tout en reconnaissant la légalité du blocus de Gaza.

«Excuses». Ce constat mi-chèvre mi-chou n'a eu l'heur de satisfaire aucune des deux parties. Israël a ainsi refusé de présenter des excuses publiques, pourtant exigées par la Turquie, se contentant d'exprimer vendredi ses regrets pour les pertes en vies humaines. «Le jour où l'on annoncera la publication du rapport de l'ONU sera le dernier pour qu'Israël présente ses excuses», avait annoncé à la presse Ahmet Davutoglu, le ministre turc des Affaires étrangère. Si tel ne devait pas être le cas, la Turquie pourrait mettre en œuvre «certaines sanctions» et appliquer son «plan B», avait-il ajouté.

Le plan B ne s’est donc pas fait attendre et les mesures de rétorsion turques contre Israël ont été plutôt radicales : expulsion de Gaby Levy, l’ambassadeur d’Israël en Turquie, suspension de l’ensemble des accords militaires et saisine de la Cour internationale de justice de La Haye pour examiner la lé