Alors que le Conseil national de transition libyen (CNT) a fixé un ultimatum aux derniers combattants pro-Kadhafi, Gérard Longuet, le ministre français de la Défense, tire les premières leçons de l’opération «Harmattan».
La France va-t-elle participer à une force de stabilisation ?
Non, pour la bonne raison que les nouvelles autorités ne souhaitent pas la présence de troupes étrangères sur le sol libyen, ni soutien ni formation. L’expérience irakienne montre que la meilleure solution consiste à laisser les gens concernés directement régler leurs problèmes.
Mission accomplie pour l’armée française ?
Largement. Mais elle sera véritablement achevée lorsqu’il n’y aura plus de risque pour les populations civiles à la faveur de la reddition de Kadhafi. Les opérations s’arrêteront lorsque lui et ses partisans ne constitueront plus une menace.
On a parlé d’enlisement au début de l’été. Avez-vous douté ?
Ce qui m’a frappé, c’est le dynamisme et la rapidité de l’offensive des insurgés du djebel Nefoussa en direction de Tripoli, qui contrastait avec une sorte de routine observée en juillet et début août. Parmi les insurgés, il y a très peu de militaires et de policiers, et leur montée en puissance progressive était normale. En cinq mois, ils ont réussi à faire le boulot.
N’a-t-il pas fallu des livraisons d’armes aux rebelles par la France et une formation dispensée d’autres pays…
On a livré des armes d'autodéfense aux insurgés