La situation économique européenne en difficulté du fait de la crise qui ne cesse de sévir depuis 2008 fait de l’Allemagne l’exemple à suivre, le parangon de la bonne tenue des finances publiques associée à des performances économiques, l’expérience traumatisante grecque devenant l’argument d’autorité pour justifier partout sans débat les plans de rigueur les plus stricts. L’attitude des dirigeants allemands vis-à-vis de la crise grecque s’est voulue attentiste dans un premier temps, puis moralisatrice, voire méprisante. Pour l’opinion allemande, les Méditerranéens sont insouciants, travaillent peu et «vivent au-dessus de leurs moyens». Par Méditerranéens, il faut comprendre la Grèce mais aussi l’Italie et l’Espagne, et par un curieux tropisme géographique, le Portugal et l’Irlande.
Une fois la Grèce aidée, Berlin demande des contreparties, fait la leçon. Ces «fainéants de Grecs», comme l'écrit le quotidien allemand Bild Zeitung, doivent se mettre au travail. En mai, Angela Merkel stigmatise ces Méditerranéens qui préfèrent «les vacances au travail…». «Il faudrait que dans des pays comme la Grèce, l'Espagne, le Portugal, on ne parte pas à la retraite plus tôt qu'en Allemagne, que tous fassent un peu les mêmes efforts, c'est important», déclare-elle. Ces propos se sont avérés faux et surtout au désavantage de l'Allemagne.
Autre exemple : la fraude. On se souvient de la couverture du magazine allemand Focus montrant une Venus de M