Ce serait donc la faute d'un système pénal «brisé», qui n'assure plus sa mission de punition et de réhabilitation. Dans son premier commentaire public depuis les émeutes qui ont stupéfié le Royaume-Uni début août, Kenneth Clarke, le ministre britannique de la Justice, a apporté son point de vue aux multiples tentatives d'explication de cette flambée de violence.
«Déficit social». «Il n'a pas encore été dit largement que la plupart des émeutiers étaient en fait des criminels connus. Près de trois quarts des émeutiers de plus de 18 ans (74%), inculpés de violences, sont des récidivistes», a-t-il expliqué. Pour le ministre conservateur, perçu comme plutôt libéral, «les émeutes peuvent être vues en partie comme l'explosion de comportements scandaleux de la part des classes criminelles - des individus et des familles familiers du système pénal - dont le comportement n'a pas été modifié par leurs dernières peines». Le taux de récidive au Royaume-Uni est d'environ 60% pour les condamnés à moins d'un an de prison.
Clarke approuve les peines sévères prononcées par la justice à l'encontre des émeutiers (1 500 ont déjà été jugés), mais estime que la réponse doit aussi se pencher sur le «terrible déficit social que les émeutes ont mis en lumière». Le gouvernement étudie un plan de «récompenses financières» pour des sociétés privées ou des organisations qui accompagneraient avec succès la réhabilitation d'un condamné. «Il s'