C'est là qu'il faut commencer. Aux abords du trou géant. Les yeux piqués par la poussière qui virevolte au moindre mouvement des grues. Certes, trois tours en verre sont en train de pousser vers le ciel, l'une est même presque terminée. Les deux piscines du mémorial jouent avec les reflets du soleil d'été. Mais l'impression de vide est toujours là. Immense, presque oppressante.
«C'est un peu bête, mais à chaque fois que je suis ici, j'ai toujours cette image dans la tête. Comme si une météorite s'était abattue sur la ville, dit un officier du NYPD, la police de New York, debout près des grillages. Un peu comme si ce qui nous est arrivé était à peine imaginable. Quand j'y repense, je me dis que c'était totalement irréel.» Dix ans après, Ground Zero reste l'épicentre de toutes les émotions. Le lieu où «l'on vient se confronter à la réalité», comme dit un passant. Un lieu où l'on vient se recueillir aussi, où l'on pleure toujours devant les listes de noms des victimes qui s'affichent sur des drapeaux plaqués à même les murs. Impossible d'être ici par hasard. Le «trou» est à jamais associé à ces images de deux tours percutées de plein fouet par deux avions, et qui s'effondrent lentement, l'une après l'autre, au cœur de Manhattan.
Une décennie plus tard, la reconstruction est en cours mais les New-Yorkais n'ont rien oublié. «Moi, je ne sais pas ce que je vais faire pour cet anniversaire, je n'ai pas envie d'en parler et je vais certainement rester che