Les Palestiniens ont lancé ce jeudi une campagne pour appuyer leur demande d'adhésion à l'ONU d'un Etat de Palestine sur les frontières de 1967. L'Autorité palestinienne a l'intention de présenter cette demande d'adhésion aux Nations unies pendant la session annuelle de l'Assemblée générale qui s'ouvre la semaine prochaine. Jean-François Legrain, chargé de recherche au CNRS et spécialiste des élites palestiniennes en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, évalue la pertinence d'une telle initiative.
Quelles sont les chances que le projet aboutisse?
Il faut tout d'abord souligner qu'on ne connaît encore ni le contenu ni le destinataire de cette initiative. Des scénarios extrêmement divers sont à envisager. L'initiative peut être présentée soit à l'Assemblée générale de l'ONU, soit auprès du Conseil de sécurité, comme auprès des deux. Il peut s'agir d'une simple demande de reconnaissance d'un État, d'une demande de siège en tant qu'État membre à part entière des Nations Unies, de siège d'observateur en tant qu'État non-membre comme le Vatican. De même que l'on ne sait rien de ce qu'il en sera de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et d'une éventuelle rivalité entre «l'État Palestine» et l'OLP aujourd'hui détentrice d'un siège d'observateur à l'ONU. Chacun de ces scénarios a des faisabilités et des contenus politiques extrêmement différents. Jusqu'à aujourd'hui, on est dans