C'est la sixième visite de Jean Paul II au Mexique. Une fois de plus, sur son passage, les foules se déchaînent. «Le Mexique sait danser, prier, chanter… mais plus que tout, le Mexique sait crier !» avait lancé le pape polonais en 1979 à la multitude rassemblée sur l'esplanade de la basilique Notre-Dame de Guadalupe, à Mexico.
Aujourd’hui, de retour dans ce temple voué à la Vierge indienne, patronne de l’Amérique latine, c’est avec la même allégresse qu’il est accueilli. Ou, plutôt, que sa statue est accueillie. Car le Jean Paul II que les Mexicains acclament ces jours-ci est une effigie en cire, fabriquée par des artisans locaux. Couchée dans une vitrine en verre, cette figure, troublante de ressemblance, est parée des habits pontificaux et porte sur le torse un reliquaire en forme de crucifix. Au centre de cette croix trône une capsule contenant du sang de Karol Wojtyla. C’est l’un des cinq flacons qui recèlent le sang qui lui avait été prélevé lorsqu’il était malade. Cette relique, arrivée de Rome le 17 août, sera présentée dans 91 villes mexicaines au cours des quatre prochains mois, avec la figure de cire et d’autres objets ayant appartenu à Jean Paul II, comme des habits et des chapelets.
Au vu de l'accueil réservé au pape de cire dès les premiers jours d'exhibition dans la capitale et sa périphérie, la pérégrination des reliques s'annonce comme une véritable tournée triomphale, dans ce pays qualifié par l'ancien souverain pontife de «toujours fidèle».