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Le 11 Septembre éclipsé par le printemps arabe

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Dix ans après la stupéfaction des attentats de New York, le monde arabe se préoccupe peu des commémorations. Exemple en Egypte, où les Cairotes ont tourné la page.
par Jean-Pierre Perrin et Marion Guénard, Intérim au Caire
publié le 10 septembre 2011 à 0h00

Si, en Occident, il est impossible de faire l'impasse sur le traitement médiatique des dix ans des attentats du World Trade Center, les pays arabes n'ont montré qu'un intérêt limité pour l'événement. Pour eux, l'actualité est ailleurs : l'intifada en Syrie, la traque de Kadhafi en Libye, l'annonce prochaine d'un Etat palestinien avec beaucoup d'inquiétude sur l'attitude future de l'Europe… De partout, les informations sont inquiétantes. Au Caire, sous les ventilateurs paresseux du café Horreya, repère d'intellectuels au cœur de la ville, Ihab fronce les sourcils, incrédule : «Pourquoi tu veux parler du 11 Septembre ?» Cet agent immobilier d'une cinquantaine d'années assure n'avoir lu aucun article ni vu aucune émission sur le sujet. Pourtant, il se souvient bien de l'événement. Il était là, assis sur la même chaise en 2001, devant la télévision du café, sidéré comme tous les autres clients par l'image de ces deux avions qui se sont encastrés dans les tours de Manhattan. Il n'y a pas cru et n'y croit toujours pas. «Une cellule comme Al-Qaeda ne pouvait pas faire un truc pareil. Et puis, les tours se sont effondrées comme du sable ! raconte-t-il, en mimant l'attaque avec ses mains. Bien sûr que c'est un complot ! La CIA a toujours fait ça, avant et après la Seconde Guerre mondiale. Comme ça, Bush a pu partir en guerre contre l'Afghanistan et contre l'Irak. Il avait beaucoup d'intérêts là-bas, le pétrole surtout !»

Assommée. Fatma Kame