«Je suis venu chercher un nouveau départ entre les musulmans et les Etats-Unis», était venu affirmer au Caire Barack Obama, en juin 2009, dans un discours exceptionnel et quasi prémonitoire, destiné à refermer les plaies du 11 septembre 2001 et de la guerre d'Irak. Dix mois plus tard, c'est le monde arabe qui prenait un nouveau départ. Une vague de fond a déferlé quand nul n'osait plus l'imaginer, tant la violence et l'extrémisme, la désespérance et l'oppression semblaient avoir corrompu les esprits dans cette région du monde. Aujourd'hui, ce n'est plus la haine de l'Amérique, le rejet culturel de l'Occident ou la résistance à Israël qui animent la jeunesse dans les sociétés arabes, mais une irrésistible aspiration à des valeurs fondamentales qui sont aussi les nôtres : la volonté de prendre en mains son destin, la liberté d'expression, la soif de justice. Ces peuples du Sud sont désormais travaillés par leurs propres contradictions. Si la chute des dictateurs en est un préalable, elle ne fabrique pas la démocratie comme par enchantement. A Tunis, au Caire ou à Tripoli, rien n'est encore stabilisé. Le cauchemar terroriste n'a pas encore été définitivement terrassé. La place de l'individu dans l'islam, l'égalité hommes-femmes, le rôle de la religion dans la sphère publique, le type de régime politique dans le monde musulman, toutes ces questions pèseront aussi dans les relations entre Orient et Occident. Mais d'ores et déjà, comme l'affirme un éditorialiste du quotid
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