Quand le soleil se couche à Calexico, dans le désert de Californie, le shérif et les douaniers redoublent de vigilance. Jim Neujahr, le chef de la police locale, patrouille le long de la frontière américano-mexicaine : une grande grille qui, plus loin, se transforme en tôle ondulée. C’est le moment préféré des contrebandiers pour passer à l’action - qu’il s’agisse de faire transiter des sans-papiers ou passer de la drogue. Un trafic à l’efficacité avérée : plus de 1 500 tonnes transportées par voie terrestre ont été saisies en 2009 à la frontière mexicaine. De la marijuana et de la cocaïne surtout, mais aussi de l’héroïne, des méthamphétamines et de l’ecstasy.
Sur la route, le shérif pointe une nouvelle voie empruntée par les trafiquants, impossible à voir à l’œil nu : des tunnels creusés par les cartels de la drogue. Cette pratique est en plein essor depuis le renforcement des patrouilles suite aux attentats du 11 Septembre, puis en 2009, après l’élection de Barack Obama à la Maison Blanche. Fin août, les policiers ont découvert un souterrain en construction dans un supermarché désaffecté de Calexico. Des dizaines de 4 x 4 vert et blanc estampillés Border Patrol («gardes frontières») multiplient les rondes. Mais aussi lourdement armés soient-ils, les agents apparaissent souvent démunis.
Plus de 150 galeries
Dans le centre de Calexico, une localité de 40 000 âmes, marchands de tacos, garagistes latinos et employés de fast-foods s'affairent. Tout est écrit en es