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TRIBUNE

Quand la Belgique présentait ses excuses au peuple rwandais

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par Louis Michel, Ministre d'Etat (Belgique), parlementaire européen, coprésident de l'assemblée parlementaire paritaire ACP-UE
publié le 12 septembre 2011 à 0h00

Al’occasion de la visite officielle en France du président rwandais, Paul Kagame, qui scelle la normalisation des relations entre deux pays amis de la Belgique et dont je ne peux que me réjouir, qu’il me soit permis de témoigner de la façon dont mon pays a tourné la page de sa relation passée avec le Rwanda pour regarder vers l’avenir.

En décembre 1997, la commission d’enquête parlementaire belge concernant les événements du Rwanda rendait son rapport, à l’issue d’un débat parlementaire approfondi, fondé sur des investigations poussées et des auditions nombreuses. Ce travail de vérité nous a convaincus qu’à l’époque du génocide les autorités belges auraient pu - et dû - agir différemment afin d’empêcher le génocide contre les Tutsis. Dès lors, il était normal que la Belgique accepte d’assumer une responsabilité morale dans le drame rwandais. Ignorer ou nier les manquements de nos autorités laissait injustement porter aux seuls Rwandais le poids de ce traumatisme.

Bien que la famille politique du Premier ministre de l’époque, Guy Verhofstadt, n’ait pas été au gouvernement au moment des faits, il était fondamental, au nom de la continuité des institutions, que nous assumions notre part de responsabilité. Reconnaître les erreurs et les injustices du passé, affirmer que nous partagions la responsabilité de cet effroyable gâchis humain c’était, à nos yeux, ouvrir la voie à une réunification du cœur et de l’esprit de tous les Rwandais. Guy Verhofstadt a donc estimé nécessaire de pré