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Libération
2011

Une détente avec Paris pour éviter l’isolement diplomatique

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Lâché par les Etats-Unis, le Rwanda cherche un allié. La France, elle, trouve en Kigali un soutien dans la région des Grands Lacs.
publié le 12 septembre 2011 à 0h00

La visite de Paul Kagame à Paris est la première d’un président rwandais depuis le génocide de 1994. Un pas de plus dans le rapprochement des deux pays, après la rupture des relations diplomatiques entre 2006 et 2009.

La page de la rupture est-elle vraiment tournée ?

A Kigali, le discours est rodé : l'ennemi n'est plus la France, mais certaines personnalités politiques. «La plus problématique est Alain Juppé [déjà au Quai d'Orsay en 1994, ndlr], souffle-t-on au ministère rwandais des Affaires étrangères. Sa nomination a pu être perçue comme une provocation. Mais nous ne devons pas nous arrêter à une seule personne.» Officiellement, le Rwanda veut «aller de l'avant». Kagame s'est ainsi entouré de conseillers jeunes, pas aux affaires pendant le génocide. «J'en ai marre des plaintes, des traques génocidaires, des commissions, confie une source à la présidence. Je veux des projets de coopération, des investissements, de l'innovation. Notre seul ennemi, c'est la pauvreté.» En visite au Rwanda en février 2010, Sarkozy n'avait pas présenté d'excuses au nom de la France, mais avait reconnu de «graves erreurs d'appréciations». «On va faire avec», affirment les autorités de Kigali.

Quels intérêts pour les deux pays ?

Si Kagame veut réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2020, il ne peut se passer de l'influence française au sein de l'UE et des institutions financières mondiales. «Cette visite intervient à un moment où les deux part