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Libération
Analyse

Après les révolutions arabes, Recep Tayyip Erdogan en quête d’imperium

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En visite en Egypte, le Premier ministre turc se voit en leader musulman du Moyen-Orient.
publié le 13 septembre 2011 à 0h00

Fin du suspense: le Premier ministre turc a fait savoir, hier soir, qu'il n'irait pas à Gaza. Recep Tayyip Erdogan, qui a entamé hier au Caire une visite de quatre jours dans les pays du printemps arabe (Egypte, Tunisie, Libye), assurait la semaine dernière vouloir être le premier chef de gouvernement à se rendre dans ce territoire palestinien depuis sa prise de contrôle en 2007 par le mouvement islamiste Hamas. «Nous poursuivons nos préparatifs comme si le Premier ministre Erdogan venait à Gaza», confiait dimanche sans illusion le «Premier ministre» du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à l'agence turque Anatolie. Les autorités égyptiennes n'étaient guère favorables à une initiative qui aurait envenimé encore un peu plus leurs relations avec l'Etat hébreu après l'attaque de l'ambassade au Caire vendredi, et surtout aurait conforté la grande popularité d'Erdogan dans le monde arabe. La visite était peu probable, mais le symbole demeure. Le Premier ministre islamo-conservateur d'un pays pilier de l'Otan et négociant son adhésion à l'Union européenne est devenu un des critiques les plus virulents d'Israël, «enfant gâté […] qui ne veut pas reconnaître ses erreurs ni que le monde a changé», comme il le confiait au quotidien égyptien al-Shorouk.

Les relations entre les deux pays, longtemps alliés par un partenariat militaire, sont désormais au plus bas, aussi bien sur le plan diplomatique que militaire et commercial, après le refus du gouvernement israélien