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Libération

Washington teste son «leadership par l’arrière»

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En retrait lors du conflit libyen, les Etats-Unis appliquent une nouvelle doctrine, moins coûteuse.
publié le 13 septembre 2011 à 0h00

La chute de Kadhafi marque aussi l'avènement d'une nouvelle doctrine américaine, celle du «leadership par l'arrière», a suggéré la Maison Blanche durant cette guerre, avec beaucoup de succès vu le nombre de reprises de cette expression. L'idée, effectivement mise en œuvre en Libye, est que les Etats-Unis laissent à d'autres - Paris et Londres en l'occurrence - le soin de mener les opérations militaires, tout en continuant d'exercer leur leadership, «from behind», par l'arrière. «C'est très intelligent, souligne Wayne White, ancien analyste au département d'Etat, aujourd'hui rattaché au Middle East Institute. Vu le nombre de troupes qui ont été engagées ces dernières années en Irak et en Afghanistan, et vu notre situation économique, l'armée américaine n'est de toute façon plus en position d'accepter de nouvelles missions risquées à l'étranger. Si la France et le Royaume-Uni ne s'étaient pas mis en avant, les Etats-Unis n'auraient pas pu faire cette intervention en Libye.»

Transposable. Pour autant, rien n'assure encore que le modèle de l'intervention en Libye soit transposable à d'autres crises, prévient Wayne White : «Si demain il y avait une guerre en Corée, ce serait quand même à nous d'y aller. Il n'y a pas, là-bas, de puissances régionales qui puissent projeter des forces.»

Les limites de ce leadership par l'arrière s'observent d'ores et déjà en Syrie. «Là-bas, les massacres et les atrocités continuent sans