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Libération

Rafah Nached, symbole de l'aveuglement du pouvoir syrien

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La célèbre psychanalyse syrienne a été arrêtée samedi dernier sans raison et est actuellement enfermée dans la prison pour femmes de Damas.
publié le 15 septembre 2011 à 16h34

«Je suis le docteur Rafah Nached. Je suis dans la prison pour femmes à Damas pour une raison que j'ignore. Je suis en train de découvrir une partie invisible de la société où je vis, et dont je suis responsable». Ce court texte en arabe a été posté par son mari ce jeudi après-midi sur son profil Facebook. Samedi dernier, la psychanalyste Rafah Nached devait se rendre à Paris pour voir sa fille enceinte et consulter des médecins pour des problèmes de santé.

Mais, arrivée à l'aéroport, elle n'a finalement jamais pu embarquer. «Ils procèdent à des contrôles avec nervosité. Ils ont des listes... On m'a pris mon passeport et on est parti avec...», a-t-elle eu le temps de raconter lors d'un dernier coup de téléphone. Puis, un blanc et la communication a été coupée.

Elle venait d'être enlevée par les moukhabarrat, les services secrets syriens. Rafah Nached, 66 ans, fondatrice de l'école de psychanalyse de Damas, n'est pas la première citoyenne disparue et emprisonnée, ni sans doute la dernière. Mais, grâce à la mobilisation autour d'elle, elle est en train de devenir un symbole de l'oppression du régime syrien. Son mari, le Dr Faysal Abdallah, célèbre historien, a écrit un communiqué pour raconter comment il s'est retrouvé à devoir errer de bureaux en bureaux pour savoir ce qui était arrivé à sa femme pour que systématiquement on