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grand angle

«Sirène de l’aube» le plan qui a libéré Tripoli

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Une carte mémoire Flash, une villa de Djerba, des cellules clandestines dans la capitale libyenne… Récit du coup de poker qui mena les rebelles jusqu’au QG de Kadhafi.
publié le 16 septembre 2011 à 0h00

Le plan était aussi risqué que complexe. Il impliquait des diversions, des attaques sur plusieurs fronts et des bombardements. Il reposait sur des civils désarmés et des rebelles qui n'avaient jamais utilisé une kalachnikov six mois plus tôt. Il fallait éviter à tout prix le «scénario noir» qui aurait vu Muammar al-Kadhafi, dictateur au pouvoir depuis quarante-deux ans, saboter les installations de Tripoli, la capitale. «Au fond, ma seule véritable inquiétude concernait l'Otan. Si jamais les bombardements demandés n'avaient pas lieu, le plan s'écroulait. Mais tout s'est déroulé comme prévu», explique Abdelmajid Mlegta, l'un des coordinateurs de la prise de la ville par la rébellion libyenne.

Le plan était complexe, mais il tenait sur une carte mémoire Flash. Mlegta l'a apportée à Paris, à la fin du mois d'avril. Elle contenait les coordonnées GPS de 120 bâtiments à Tripoli - arsenaux, bases militaires, salles d'opérations des forces de sécurité libyennes, centres de vidéosurveillance, etc. Lors d'une réunion à l'Elysée, à laquelle assistait Nicolas Sarkozy, Mlegta a détaillé le volet stratégique du plan. «Le principe était de faire diversion. D'abord, attirer les forces kadhafistes vers Brega, où nous allions concentrer des forces venues de l'est. Ensuite, mener une série d'offensives en se rapprochant de la capitale par le sud et l'ouest pour attirer ce qui restait de l'armée libyenne vers les portes de Tripoli. C'était le seul moyen pour que les cellules rebell