Qui contrôle quoi dans la nouvelle Libye ? Pour tenter de comprendre, Felix Kuehn, un chercheur allemand envoyé à Tripoli par un think tank américain, a dessiné sur son ordinateur un diagramme reliant les organes du pouvoir : institutions politiques, organes exécutifs, comités militaires et civils, etc. Il a ajouté les noms des nouveaux responsables. L'ensemble est illisible, avec des centaines de traits qui s'entrecroisent. «Il faut reconnaître que ce n'est pas très clair. Il va encore falloir quelques semaines avant de comprendre comment s'organise le nouvel Etat libyen», reconnaît-il.
Comment le pouvoir intérimaire s’organise-t-il ?
Trois semaines après la prise de Tripoli par les rebelles (lire aussi pages 34-35) et la fuite de Muammar al-Kadhafi, personne ne semble vraiment pouvoir expliquer comment le pays est dirigé. Théoriquement, des conseils locaux - civils et militaires - de quartiers rendent compte à l'équivalent d'un conseil municipal qui dépend lui-même du Conseil national de transition (CNT). Cet organe fait office de Parlement et son conseil exécutif de gouvernement intérimaire. Les conseils locaux se sont organisés spontanément après la prise du pouvoir par les rebelles. A Tripoli, des quartiers en comptent une dizaine, qui agissent de façon indépendante. Et aujourd'hui, certains n'entendent pas abandonner le pouvoir qu'ils viennent de gagner. «Nous sommes tous d'accord ici, nous devrions être autonomes et ne plus dépend