Radwan Ziadeh est l’un des relais les plus actifs de l’opposition syrienne à Washington. Fondateur d’un centre d’études des droits de l’homme à Damas, il a dû s’exiler en 2007 aux Etats-Unis, où il multiplie les contacts avec les diplomates américains et de tous les pays qui comptent aux Nations unies. Depuis le début du soulèvement en Syrie, il a délaissé ses travaux universitaires, à la George Washington University, pour se consacrer à ce travail de mobilisation internationale. Ses proches, restés en Syrie, paient directement le prix de son engagement : l’un de ses frères, Yassine Ziadeh, homme d’affaires qui n’était pas connu comme opposant, a ainsi été arrêté le 30 août.
Que peut-il se passer aujourd’hui en Syrie, après six mois de révolte ?
Le meilleur scénario serait un coup d’Etat militaire. Des officiers supérieurs diraient à Bachar al-Assad : ça suffit maintenant, tu as tué assez de gens… Comme en Egypte ou en Tunisie, l’armée pousserait le Président à la démission et prendrait la direction de la transition. Malheureusement, ce n’est pas le scénario le plus vraisemblable, surtout que l’armée est impliquée dans les tueries et les arrestations. Je crains qu’il ne faille en venir à une intervention militaire.
Est-ce la solution que vous souhaitez ?
On ne peut pas continuer à comptabiliser 30 ou 40 Syriens tués tous les jours. Pour cela, on commence à envisager le recours à une protection internationale. Ce pourrait être une no fly zone[une zone de non-survol du territoire syrien, ndlr], avec la création d'une zone de sécurité à la frontière avec la Turquie. Les f