«Gucci Helle.» C’est le surnom dont l’ont affublé ses collègues, au Parlement européen, en 1999. Il ne l’a jamais quitté. Grande, mince, élégante, issue d’une famille aisée et diplômée du prestigieux Collège européen de Bruges, où elle a rencontré son mari, le fils de l’ancien leader travailliste britannique Neil Kinnock… Rien ne semblait la prédestiner à une carrière au sein du Parti social-démocrate danois. Encore moins à la tête du gouvernement danois.
Désaccord. Mais après la victoire du Bloc rouge aux législatives, jeudi, c'est Helle Thorning-Schmidt qui va remplacer le libéral Lars Lokke Rasmussen au poste de Premier ministre, devenant, à 44 ans, la première femme à occuper ces fonctions au Danemark. Une tâche qui s'annonce difficile. Car, paradoxalement, si la patronne des sociaux-démocrates est parvenue à ramener la gauche au pouvoir, après dix ans de gouvernement à droite, son parti enregistre le pire score de son histoire, en n'obtenant que 24,9% des voix. Les libéraux arrivent en tête (26,7%), tandis que le Parti du peuple danois (extrême droite) conserve sa troisième place, malgré un léger recul (12,9%).
Premier grand test pour Helle Thorning-Schmidt : rassembler autour du Parti social-démocrate, les centristes et l'extrême gauche, qui n'ont pas caché leurs désaccords pendant la campagne. Le défi est de taille. Surtout que la nouvelle Première ministre ne compte pas que des amis au sein de la majorité. Ses détracteurs dénoncent notamment son «m