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Libération
Reportage

A Balata, le pessimisme en terrain conquis

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Le vote prévu vendredi sur l’adhésion d’un Etat palestinien à l’ONU ne convainc pas les réfugiés de Cisjordanie, minés par la pauvreté.
publié le 19 septembre 2011 à 0h00

Dans le dos des trois hommes assis sur des chaises en plastique, au bord de la route flambant neuve, on devine des affiches de martyrs jaunies et déchirées. En face d’eux, des panneaux publicitaires géants jalonnent l’axe qui mène du check-point d’Hawara au centre de Naplouse, désormais ouvert : réclames pour des prêts immobiliers, des voitures, des boissons gazeuses. Et en contrebas de la route, Balata, le plus gros camp de réfugiés de Cisjordanie : des ruelles crasseuses, des maisons rectangulaires en béton brut où s’entassent près de 30 000 Palestiniens.

Creuset de la première et de la deuxième Intifada, le camp semble engourdi par le retour au calme après des années de violences. Les affiches des martyrs, les auteurs d’attentats-suicides anti-Israéliens sont encore là, ainsi que les graffitis sur les murs saluant le retour des prisonniers. Mais leurs couleurs ont passé et ils se sont comme fondus dans le décor. Avec la raréfaction des incursions israéliennes, un semblant de normalité s’est installé. La réforme des services de sécurité palestiniens, il y a quatre ans, a permis de juguler le banditisme endémique qui avait suivi la deuxième Intifada. Les petits commerces sont plus nombreux, un restaurant est même en construction au dernier étage du centre communautaire du camp.

Frustrations. Même si une relative amélioration économique est perceptible en Cisjordanie, elle touche cependant peu le quotidien des Palestiniens, minés par les incertitudes liées à l