Roger est un bon gros placide. A 28 ans, lunettes, jeans et une jeune épouse adepte du jeu en ligneWorld of Warcraft, il ne s'anime que si la conversation dérive sur le Net. Protection des données, liberté de circulation, dangers de Facebook… Lâché sur ce terrain, Roger est intarissable. Dimanche, ce passionné d'informatique et DJ à ses heures a voté pour les «Pirates», comme 8,9% des électeurs de Berlin (3,4% à Berlin aux dernières législatives). Le parti aux allures de mouvement de jeunes, né en Suède en 2006, entrait ainsi pour la première fois dans un parlement régional allemand. Dans le quartier alternatif de Kreuzberg, les Pirates ont fait une pointe à 14,2% des voix, deux fois plus que la CDU d'Angela Merkel !
Gratuité. A Berlin, personne ne s'attendait à un tel succès. Pas même les Pirates, qui n'ont présenté que 15 candidats mais récolté… 16 mandats, dont un restera vacant. «Bien sûr que nous ne sommes pas encore vraiment au point, admet leur tête de liste, Andreas Baum, un salarié d'une entreprise de télécommunication choisi par tirage au sort.Nous n'avons pas encore de programme sur tout, ce qui ne veut pas dire que nous n'avons pas encore d'opinion sur tout.» Chacun étant équipé du logiciel LiquidFeedback - une sorte de réseau social réservé au travail du parti -, les 12 000 membres des Pirates allemands (1 000 membres dans la capitale) adoptent toutes leurs positions sur la Toile, dans le plus pur style de la d