Une fois de plus la diplomatie européenne hésite. Gênée par ses divisions, sa position commune - nécessairement a minima - sur la proclamation de l'Etat palestinien risque fort d'être inaudible. «Si l'Europe le voulait, elle pourrait jouer un rôle décisif», déclarait hier à New York le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, soulignant «qu'une position commune de l'Europe serait souhaitable». Reste encore à savoir laquelle.
Conflit. Tous s'inquiètent d'un conflit à l'ONU. «La seule façon d'éviter une confrontation difficile et même dangereuse, c'est de reprendre les négociations entre Israéliens et Palestiniens pour parvenir à un accord politique», expliquait hier le chef de la diplomatie française, sans pour autant préciser quel serait le choix de Paris lors d'un vote à l'Assemblée générale. La position des 27 est un enjeu de taille. Sans leurs voix et celles des pays qui les suivent, la résolution présentée par le président palestinien, Mahmoud Abbas, ne devrait pas obtenir beaucoup plus des 120-130 voix habituelles (sur 193) à l'Assemblée générale.
La diplomatie européenne insiste donc sur «une solution constructive susceptible de rassembler le plus grand soutien possible afin de permettre une reprise des négociations», comme rappelait samedi la porte-parole de Catherine Ashton, «la ministre des Affaires étrangères européenne» revenant d'une tournée au Caire et en Israël. On ne peut être plus prudent. Les