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TRIBUNE

Khmers rouges : un dernier procès, sinon rien

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Génocide cambodgien par les Khmers rougesdossier
par Bruno CARETTE, Documentariste
publié le 20 septembre 2011 à 0h00

Plus de trente ans après les faits et au terme de quinze ans de tergiversations entre gouvernement cambodgien et Nations unies, s’ouvre à Phnom Penh puis piétine, à nouveau, le procès des plus hauts responsables khmers rouges devant les chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC). Devant ce tribunal doivent comparaître les quatre derniers dignitaires encore en vie du Kampuchéa démocratique (KD) de Pol Pot dont la politique ultranationaliste d’inspiration maoïste conduisit à la mort de près de deux millions de Cambodgiens (1975-1979). Travail de mémoire ? Reconnaissance tardive du martyre d’un peuple ? Les anciens dirigeants du KD se présenteront-ils seulement ? Leur vieil âge fait craindre qu’ils se dérobent à l’obligation d’apporter à leurs compatriotes, ne serait-ce qu’un début d’explication sur la politique du Parti communiste du Kampuchéa (PCK). Douch a incarné le procès des Khmers rouges à lui seul. A tort plus qu’à raison : il s’agissait du procès du responsable zélé du centre de purges S21. Y furent surtout exterminés des yutheas, les cadres du Parti et leur famille qui, à la suite de confessions et de tortures furent reconnus coupables de trahison envers la révolution. Un procès «facile» puisque le tortionnaire reconnut plus de 12 000 crimes même s’il ne fut selon lui que le pion d’un pouvoir absolu qui l’aurait écrasé s’il n’avait obtempéré.

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