«La beauté des monts Geumgang rayonne à 30 kilomètres à la ronde», dit un proverbe coréen. Pas étonnant que ce coin de paradis du côté nord du 38e parallèle ait été choisi par le pays communiste pour la croisière qu'il a lancée en fanfare fin août. Une centaine de journalistes et d'hommes d'affaires venus notamment de Chine et des Etats-Unis ont été invités à inaugurer le circuit et à visiter les installations touristiques pour éventuellement y investir. Une preuve, selon Park Chol-su, le vice-président du groupe d'investissement nord-coréen Taepung, de la nouvelle «ouverture au monde» de son pays. A l'en croire, l'été prochain, près de 4 000 touristes étrangers vogueront sur la mer du Japon à bord du vieux ferry Mangyongbong.
Mais le projet fait grincer des dents les Sud-Coréens. Les «monts de diamant» symbolisaient jusqu’à récemment le rapprochement intercoréen. Dès 1998, un complexe touristique géré en majeure partie par l’opérateur sud-coréen Hyundai Asan accueille des visiteurs du Sud. En dix ans, ils sont 2 millions à avoir profité de cette occasion unique de franchir la zone démilitarisée. D’émouvantes réunions de familles séparées y sont aussi organisées. Jusqu’à ce jour de 2008, où une touriste est abattue par des soldats nord-coréens. Séoul suspend immédiatement les voyages et rapatrie des centaines d’employés. Les magasins, les hôtels et le golf sont laissés à l’abandon. Pendant trois ans, le régime communiste, privé de ce cons