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Libération

La hantise du veto américain

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L’opposition frontale de Washington à la demande de Ramallah fragiliserait Mahmoud Abbas, mais décrédibiliserait également Barack Obama.
publié le 21 septembre 2011 à 0h00

La catastrophe est annoncée et les principaux dirigeants mondiaux s’efforcent de la conjurer. La catastrophe, ce serait un veto américain à la prochaine demande d’adhésion d’un Etat palestinien à l’ONU. Un tel veto ferait rentrer bredouille à Ramallah Mahmoud Abbas, fragilisant davantage un président largement décrédibilisé. Il désespérerait encore un peu plus un peuple déjà accablé par l’interminable occupation israélienne et renforcerait le Hamas, que l’on sait hostile à la démarche de l’Autorité palestinienne. Mais ce serait tout autant une perte de crédibilité, laquelle est déjà très faible, pour Barack Obama au sein du monde arabe à une période cruciale, celle des révolutions.

Otage. Il y a un an, le président américain affirmait solennellement devant l'assemblée des Nations unies vouloir la naissance d'un Etat palestinien en 2011. Un veto américain montrerait dès lors l'Amérique non seulement alignée une fois encore sur Israël, mais aussi son président otage de Benyamin Nétanyahou. «Un veto frontal irait à contresens des révolutions arabes. Il y a eu un temps pour les revendications démocratiques. A présent, c'est le temps des revendications des islamistes. Un tel veto encouragerait le radicalisme. Ce serait un cadeau fait à ces gens-là, souligne le politologue Khattar Abou Diab. L'influence que l'Iran a perdue au sein du monde arabe lors de ces révolutions, il pourrait alors la regagner.»

En fait, chacun aborde cette session de l’ONU,