Il y a là quelque chose de profondément illogique. Par la voix de deux présidents, Barack Obama et George W. Bush avant lui, les Etats-Unis se sont engagés à soutenir la création d’un Etat palestinien. Il y a longtemps que l’Union européenne les avait précédés sur cette voie mais maintenant que les Palestiniens s’apprêtent à demander aux Nations unies la reconnaissance de la Palestine, les Occidentaux ne sont plus d’accord.
«Trop tôt», «contre-productif», «pas avant que Palestiniens et Israéliens ne se soient mis d'accord sur un tracé des frontières», répètent-ils à l'envie et tandis que les Européens hésitent et se divisent, les Américains ont carrément dit non. Si ce projet de résolution recueillait la majorité nécessaire au Conseil de sécurité, ils sont prêts à le bloquer en y opposant leur veto. Les Occidentaux refusent ce qu'ils sont unanimes à considérer comme souhaitable mais pourquoi ?
La raison en est qu’ils craignent l’engrenage que l’adoption de cette résolution pourrait enclencher. Ils craignent l’après-résolution et cette crainte est loin d’être infondée car le triomphe que les Palestiniens pourraient remporter à l’Assemblée générale ne serait qu’une victoire sans lendemain porteuse de vrais dangers. Passé le moment d’euphorie, les Palestiniens auraient à réaliser que, reconnu ou pas, leur Etat reste virtuel puisqu’ils n’auront pas plus de moyens qu’aujourd’hui d’affirmer son indépendance. Ils se retrouveront dans l’impasse, sans stratégie crédible et fac