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Libération
Reportage

Les Japonais dans la rue contre le nucléaire et ses «mensonges»

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La mobilisation des antinucléaires ne cesse de grossir depuis quelques semaines, culminant lundi par une manifestation de 60 000 personnes à Tokyo.
publié le 22 septembre 2011 à 0h00

C’est une manifestation qui fera date. Lundi, près de 60 000 personnes (20 000 selon la police) parties du parc Meiji ont bruyamment défilé dans les rues de Tokyo pour réclamer l’arrêt des centrales nucléaires japonaises, six mois après le tsunami et la catastrophe de Fukushima.

La foule, des Japonais de tous âges et tous horizons, des gens venus de la capitale comme des préfectures touchées par les rejets radioactifs de la centrale Fukushima Daichi (dont trois des réacteurs ont fondu après la catastrophe), a scandé des «sayonara [adieux, ndlr] à l'énergie nucléaire» et exigé l'arrêt de toute production d'électricité d'origine atomique dans la foulée de l'accident du 11 mars.

Cordons policiers. Comme il l'avait déjà déclaré au tout début de la crise nucléaire, le Prix Nobel de littérature Kenzabûro Oé a rappelé que «l'énergie nucléaire est toujours accompagnée de destructions et de sacrifices. Certains disent qu'il est impossible de se passer d'énergie nucléaire, mais c'est un mensonge».

Cette grande manifestation, dans un pays qui n'est franchement pas coutumier de la contestation de rue, témoigne de la mobilisation des antinucléaires japonais. Car ces dernières semaines, elle n'a cessé de croître. Le 11 septembre, ils étaient près de 12 000 dans les rues de Tokyo, pour certains venus de Fukushima, à avoir rejoint les défilés organisés «contre le nucléaire, les mensonges, l'incompétence et la censure des autorités [sur l'accident