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Libération

A Ramallah, l’heure n’est pas à l’état de grâce

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Les Palestiniens de Cisjordanie redoutent des représailles israéliennes.
publié le 23 septembre 2011 à 0h00

Le nouveau timbre est prêt, sur fond bleu onusien. Dans le coin gauche, «Palestine» a remplacé «Autorité palestinienne». Au milieu, un fauteuil au dossier orné du drapeau à bandes noire, blanche et verte, est entouré du rameau d'olivier, emblème des Nations unies. L'employé de la Poste sourit fièrement devant l'écran où il contemple la vignette. «Les photos sont interdites, c'est encore confidentiel. Il faut attendre le vote à l'ONU», explique-t-il, une pointe d'excitation dans la voix.

Omniprésence. Un enthousiasme tempéré par le directeur général adjoint des postes, Mamun Gazi : «La poste est le meilleur exemple de notre dépendance vis-à-vis d'Israël», dit-il en montrant les sacs de courrier, surmontés de l'inscription «postes israéliennes», entassés devant son bureau. «Nous n'avons pas d'aéroport, tout notre courrier transite par Jérusalem, où les Israéliens font ce qu'ils veulent. Les lettres nous parviennent parfois ouvertes», ajoute-t-il. Des piles de courriers et de colis s'entassent en vrac. La plupart des adresses précisent : «Cisjordanie-Israël». «C'est très bien le vote à l'ONU, mais, dans l'immédiat, ça ne changera rien à ce fouillis», estime Mamun Gazi.

Les Palestiniens soutiennent largement l’initiative de leur président, Mahmoud Abbas, mais ne se font pas d’illusions sur l’impact concret de ce forcing diplomatique. Car, même en cas de vote positif, l’omniprésence d’Israël dans leur v