Les 19 étages du bâtiment abritant à Berlin Springer Verlag, l'éditeur du tabloïd Bild Zeitung, sont transformés depuis lundi en une colonne Morris géante : «Nous sommes pape !» Ce qui fut la une légendaire du tabloïd à l'annonce de l'élection de Joseph Ratzinger à Rome, le 20 avril 2005, couvre à présent les façades de l'édifice - 64 m de haut, 45 m de large. Assez pour que l'intéressé ait pu apercevoir ce signe de bienvenue quand son avion se rapprochait du sol natal.
Séché A Berlin, Erfurt et Fribourg, Benoît XVI a entamé hier le plus difficile voyage de son pontificat. Selon un sondage, 86% des Allemands, mais surtout 63% des catholiques, jugent sa visite «peu» ou «pas du tout importante». Hier, au moment où il parlait au Bundestag, 20 000 personnes protestaient contre sa venue, dont une centaine de députés ayant séché le discours.
Six ans après son élection, il ne reste plus grand-chose en Allemagne de l’enthousiasme suscité par le choix de ce premier pape allemand depuis plus de cinq cents ans ni de la ferveur des Journées mondiales de la jeunesse en 2005 à Cologne. Sur la gestion du scandale de pédophilie au sein d’établissements catholiques ou certaines prises de positions du pape, il y a bien des points de friction entre Benoît XVI et la société. L’an passé, après la révélation du scandale pédophile, 181 000 catholiques ont entrepris les démarches pour «sortir» de l’Eglise dans un pays où le fisc collecte toujours l