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Libération

Les Pays-Bas se raidissent sur la circoncision

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publié le 23 septembre 2011 à 0h00

Les Pays-Bas, dirigés par une coalition de droite soutenue par Geert Wilders, islamophobe notoire, seraient-ils devenus la patrie de l'intolérance ? Voilà que la très respectable Fédération royale des médecins néerlandais (KNMG) demande un débat national sur la circoncision, qu'elle présente comme «un rituel pénible et douloureux». L'objectif visé n'est pas l'interdiction pure et simple, mais un changement des mentalités, afin de rendre la circoncision «moins normale» aux yeux de la société.

Pour les médecins néerlandais, circoncire, c'est violer les droits des enfants et «mutiler», parfois sans anesthésie, des personnes trop jeunes pour donner leur consentement. En outre, l'excision des filles, considérée comme l'équivalent de la circoncision, est déjà hors-la-loi. La KNMG estime par ailleurs que 5% à 15% des 10 000 circoncisions pratiquées chaque année aux Pays-Bas sont suivies de complications. Et appelle les médecins à refuser de circoncire.

Cette campagne, lancée le 15 septembre, a été suivie d'un inévitable tollé. «La circoncision est un précepte de notre religion, et nous voulons continuer à l'observer», a fait savoir Driss el Boujoufi, vice-président de l'Union des organisations musulmanes marocaines des Pays-Bas (Ummon). «Aucun changement ne peut être fait à la pratique de la circoncision», a réagi Raphael Evers, rabbin de Rotterdam et représentant de l'Union des synagogues des Pays-Bas (NIK). De son côté, le Groupe de cont