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Libération
TRIBUNE

Mahmoud Abbas, au bout de son long périple de paix

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Le monde arabe en ébullitiondossier
par Charles Enderlin, Journaliste en poste à Jérusalem
publié le 23 septembre 2011 à 0h00

C'était il y a seulement quelques mois, pour la droite israélienne, Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, était un dirigeant faible, usé, voire «un poulet déplumé». Le terme, insultant, a circulé. Des éditorialistes décrivaient un homme fatigué, le président impuissant d'une nation divisée. C'était faire erreur sur la personne. Opposé de toujours à la lutte armée, à la violence, il a été, dès le milieu des années 80, l'avocat de la voie diplomatique au sein de l'OLP. Promoteur à Tunis, aux côtés de Yasser Arafat, des premières négociations secrètes avec Israël. C'était à Paris en 1985, et, déjà, l'autonomie palestinienne a été discutée. Sept ans plus tard, les écoutes de ses conversations avaient persuadé Yitzhak Rabin qu'il était possible de parvenir à un accord avec l'organisation palestinienne. Les renseignements israéliens avaient réussi à placer des micros dans son fauteuil. L'année suivante, depuis la capitale tunisienne Mahmoud Abbas pilotait les pourparlers d'Oslo. On connaît la suite.

Le 1er octobre 2000, il était dans l'avion qui emmenait Yasser Arafat au Caire. La seconde Intifada venait d'éclater. L'appareil survolait Gaza d'où montaient les nuages de fumées noires des pneus incendiés. Mahmoud Abbas a lancé au président palestinien : «Il faut absolument arrêter cela !» qui lui a répondu : «Tu te trompes, si tu crois qu'il est possible de l'arrêter !» C'est Yasser Arafat qui se trompait. Pendant quelques jour