Ancien ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne entre 2003 et 2005, Nabil Chaath est l’un des proches conseillers du président palestinien, Mahmoud Abbas. Membre du comité central du Fatah, il fait partie de l’équipe de négociateurs chargée des pourparlers avec Israël. Il a œuvré ces derniers mois pour convaincre la communauté internationale d’apporter son soutien à l’initiative palestinienne à l’ONU.
Quel est le but poursuivi par l’Autorité palestinienne en demandant la reconnaissance d’un Etat palestinien à l’ONU ?
Le lendemain du vote, nous devrons toujours travailler dur pour libérer notre pays et obtenir de vraies négociations qui nous donneront un Etat. Tant que les Israéliens n’auront pas mis fin à l’occupation, ils continueront à contrôler tous les aspects de nos vies : nos déplacements, notre accès à l’eau, à l’électricité, au téléphone, la levée de nos impôts. Mais une reconnaissance d’un Etat de Palestine à l’ONU nous donnera le soutien international dont nous avons besoin pour rendre très difficile aux Israéliens la poursuite de la colonisation et de l’occupation. Ils le savent, et c’est la raison pour laquelle ils s’agitent de façon hystérique pour empêcher notre initiative. Forts de ce soutien international, nous serons en meilleure position pour faire respecter les termes de référence des négociations et exiger l’arrêt de la colonisation quand nous reprendrons les pourparlers.
En plaçant Israël dos au mur, ne compromettez-vous pas les chances d’une reprise des négociations ?
Jusqu'à présent, ce sont les Israéliens qui ont détruit les négociations. Cela fait trop longtemps qu'ils nous occupent. Près de vingt ans ont passé depuis les accords d'Oslo et rien n