Les téléphones ne cessent de sonner. Des messages «Saleh est rentré au Yémen !» sont envoyés sur tous les portables alors qu'une partie de la capitale, Sanaa, est toujours privée d'électricité. 26 September, l'un des médias du gouvernement, transmet également la nouvelle à tous ses abonnés. La surprise envahit alors la majorité de la population.
«C'est une guerre psychologique, ils veulent simplement nous effrayer», commente Amal, 22 ans, qui, au début, ne croit pas un seul instant à l'information. Mais le doute est bientôt levé par la télévision d'Etat : «Ali Abdallah Saleh, le président de la République, est bien rentré ce matin sur le sol de la nation.» Elle a diffusé aussi des images du Président descendant de l'avion à Sanaa, vers 5 heures du matin.
«Imprévisible». C'est le 4 juin que Saleh était parti en Arabie Saoudite pour se faire soigner, après l'attaque, la veille, de son palais présidentiel. Quelques minutes après l'annonce de son retour, des déflagrations ont commencé à se faire entendre dans toute la capitale, les forces de sécurité célébrant le retour de leur «héros». Après plus de quatre heures de «célébration», l'inquiétude a commencé à envahir la population. Ces six derniers jours, de nombreux manifestants ont en effet péri lors des attaques des forces de sécurité sur leurs marches pacifiques. De violents affrontements ont également eu lieu avec les tribus ou les militaires du général Ali Mohsen, qui a fait