Menu
Libération
TRIBUNE

Pour une protection sociale mondiale

Article réservé aux abonnés
par Martin Hirsch, Membre de la commission, Pierre Salignon, Directeur général de Médecins du monde et Jean-Louis Vielajus, Président de Coordination SUD (solidarité urgence développement)
publié le 26 septembre 2011 à 0h00

Faut-il sacrifier la protection sociale sur l’autel de la crise ? Ce que nous proposons aux dirigeants du G20, c’est l’inverse.

Et le rapport Bachelet, élaboré sous l’égide des organisations de l’ONU par une commission présidée par l’ancienne présidente du Chili, le démontre : la protection sociale est d’autant plus nécessaire parce qu’il y a crise et parce qu’elle contribue à prévenir la répétition des crises et ses tragédies humaines. Il ne s’agit pas d’une pétition de principe ou d’une bluette pour doux rêveurs. Mais d’une position étayée par une analyse économique, sociale et politique et partagée par des personnalités exerçant ou ayant exercé des responsabilités en Chine, en Inde, en Afrique du Sud, en Europe et dans les organisations internationales, confirmée par le travail des ONG sur le terrain.

L’originalité du rapport Bachelet, plaidoyer pour un socle universel de protection sociale, repose sur trois solides piliers.

D’abord, il rompt avec l’idée que la protection sociale est un poids mort pour l’économie. La santé a un coût ? Certes. Mais le rapport analyse ces programmes qui ont démontré que la productivité et les salaires de ceux qui ont bénéficié de programmes sanitaires adaptés étaient significativement plus élevés.

Traiter des enfants, en Afrique, contre les parasites intestinaux coûte moins d’un demi-dollar par an et par personne et réduit drastiquement l’absentéisme scolaire. A terme, et ceci est démontré, ce sont des salaires de 20% plus élevé et un retour su