Ed Miliband a disparu. Pendant cinq interminables minutes hier, le dirigeant de l'opposition travailliste a disparu des écrans de toutes les chaînes de télévision. Alors qu'il venait de critiquer durement Rupert Murdoch lors de son discours phare au congrès annuel de son parti à Liverpool. De là à y voir le doigt vengeur du magnat des médias humilié par le scandale des écoutes de News of the World… Mais non, l'effacement d'Ed Miliband n'était dû qu'à une coupure de courant.
Transparent. L'anecdote illustre pourtant bien le problème. Le chef du parti de l'opposition, potentiel Premier ministre après les prochaines élections (attendues en 2015), est totalement transparent. Un an après son arrivée à la tête du Labour, le public ne le connaît toujours pas. Son titre de gloire ? Avoir ravi à son frère aîné, David, le job de chef de parti, à la faveur d'un système électoral quelque peu tordu. Mais depuis cet acte d'éclat, rien, ou si peu.
En dépit d'un pays secoué depuis un an par une politique d'austérité sans précédent, par les manifestations d'étudiants, d'enseignants, de la fonction publique, malgré les émeutes violentes du mois d'août, le jeune leader de 41 ans peine à s'imposer, à donner à l'opposition un poids quelconque, à fournir au Labour une nouvelle feuille de route. A la place, il récolte des sobriquets, tel «Œil de panda», en raison des cernes sombres qu'il arbore constamment, ou des critiques sur son allure d'adolescent dégingandé. Un sondage