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Libération

Le gaz moutarde, patate chaude des rebelles de Misrata

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Des obus ont été trouvés dans l’artillerie abandonnée par les pro-Kadhafi.
publié le 28 septembre 2011 à 0h00

Lorsque le 11 août les rebelles de Misrata, troisième ville de Libye, ont pris d'assaut les positions de l'artillerie pro-Kadhafi qui les pilonnait depuis des mois, ils ne s'attendaient pas à trouver une centaine d'obus au gaz moutarde, prêts à l'emploi. Fayçal Askir et Mohammed Asepti, deux jeunes thuwar (révolutionnaires) de la katiba Shuhada Al-Tahrir (brigade des martyrs de la libération), un groupe de combattants de Misrata, ont découvert «une centaine» de ces obus, stockés dans un immeuble occupé par les forces de Kadhafi dans la petite ville de Tauorga (40 km au sud de Misrata), aujourd'hui déserte.

La population a fui par peur de représailles car en mars, une grande partie des hommes avait pris les armes contre les rebelles, tuant, enlevant et parfois violant des habitants de Misrata. Les soldats du régime déchu avaient installé à Tauorga leur artillerie - canons de 155 mm, lance-roquettes multiples - qui bombardait sans cesse Misrata assiégée. En août, les forces kadhafistes avaient même lancé plusieurs missiles Scud, dont aucun n’avait atteint sa cible : ils étaient tombés dans la mer ou avaient été détruits en vol par l’Otan.

Masques. «On a attaqué Tauorga le 11 août, à 6 heures du matin», raconte Fayçal Askir. «Il y avait 1 200 soldats de Kadhafi et 800 mercenaires venus du Tchad, d'Egypte et du Niger», assure Mohammed Asepti. Les combats rapprochés sont violents, souvent à l'arme lourde, les pertes élevées, la v